Le Feu Secret, le Nitre, le Mutus Mundi, celui qui ensemence des anciens…
Glaser nous disait :
« Prenez quelque quantité de rosée de mai, — laquelle abonde en esprit subtil — et en distillez environ la moitié par des cucurbites au bain-marie, ou au sable modérément chaud, et rectifiez une fois ce qui est distille, n'en retirant que la moitié, laquelle vous conserverez dans des Fioles bien bouchées. Cette eau ne sert pas seulement de menstrue (dissolvant) pour les extractions, mais peut aussi servir de véhicule à beaucoup de remèdes, qui ont besoin d'être délayés dans quelque liqueur. »
Alors comment récolter cette rosée ?
Les anciens (Mutus Liber) nous invitent à tendre des draps au dessus des champs au printemps, afin de récolter cette précieuse eau d’en haut.
Mais à l’époque point de pollution atmosphérique et nombre de champ étaient disponible.
Mais pour nous, labourants du 21ème siècle ?
Même si il est très romantique et fort agréable de se lever à 3 heures du matin et de parcourir les champs pour voir enfin la lumière du jour poindre, un peu d’astuce nous préservera de grands efforts…
Je vous propose une utilisation de la technologie moderne : le déshumidificateur à effet Peltier !
Mettez votre déshumidificateur sous abris (pas directement sous la voute étoilée), lors d’une belle nuit. Raccordez le à un programmateur, et renseignez vous sur l’heure du point de rosée après de votre site météo favori. Programmez le départ une demi-heure avant le point de rosée et l’arrêt au moins une demi-heure avant le levé du soleil.
Vous veillerez à ce que le soleil naissant ne vienne pas illuminer votre déshumidificateur. Donc idéalement placé à l’ouest.
Nota : Au printemps la rosée contient environ deux fois plus de sel de rosée que le reste de l’année, surtout aux trois pleines lunes...
Récupérez la rosée dans le bac du déshumidificateur à l’abri de la lumière directe ou indirect du soleil. Filtrez si nécessaire.
Mettez votre rosée dans un erlenmeyer ou un ballon couvert d’une tête de maure.
Mettez le tout à chauffer doucement, lentement. 60°C étant la température idéale.
Le distilla, ou eau des anges pourra vous être précieuse pour vos préparations spagyriques.
Distillé par 2/3, puis rajoutez de la rosée.
Progressivement la rosée dans votre ballon, va se densifier, prendre corps, devenir laiteuse. (Il faudra quelques litres !!!).
Alors, quand vous jugerez que l’esprit du monde est suffisamment présent, vous ferez une dernière distillation, mais philosophique :
C’est à dire à la lumière du soleil et de la lune mais non directement, via un jeu de miroir, votre ballon restant bien à l’abri.
Quand tout se sera évaporé, il vous restera un sel très fin, très léger, très subtil.
Le sel du Haut, qui marié au sel du Bas, nous offrira tous les potentiels…
Eugène Canseliet utilisa ce sel pour se soigner des séquelles de son infarctus… Et nous livrait : « Il n’y a rien de plus vrai que le merveilleux ».
Yann LERAY @ 2016