Si l’on en croit la Tradition, l’hermétisme est un enseignement ésotérique qui remonterait à Hermès Trismégiste, personnage probablement mythique qui aurait vécu en Égypte au IIIe millénaire avant notre ère, et auquel on attribue un ensemble d’écrits appelés les «Hermetica».
Sur le plan étymologique, ce nom est issu de Thot, dieu égyptien de l’écriture, de la connaissance et de la sagesse, que les grecs assimilèrent à Hermès, messager des dieux, inventeur des poids et des mesures, gardien des routes et des carrefours.
Pourquoi «Trismégiste», c’est-à-dire «Trois fois grand» ? Au-delà des diverses interprétations données à cette expression, Hermès aurait lui-même déclaré : «Je suis possesseur des trois parties de la philosophie du monde entier».
Qu’en est-il donc de cette philosophie dite «hermétique» ? Pour répondre à cette question, il faut se reporter aux «Hermetica», textes qui remonteraient traditionnellement à Hermès Trismégiste, mais dont certains ne furent écrits qu’à partir du IIIe siècle avant notre ère. On peut les diviser en deux groupes : le premier réunit des traités de magie, d’astrologie, d’alchimie et de médecine ; le second regroupe des textes purement philosophiques, parmi lesquels le célèbre «Corpus Hermeticum». On pense que leurs auteurs furent, soit des Égyptiens hellénisés, soient des Grecs égyptianisés. C’est ce qui explique pourquoi on dit de l’hermétisme qu’il est «gréco-égyptien».
Comme vous le savez certainement, l’un des textes les plus connus des «Hermetica» est la célèbre «Table d’émeraude», où il est dit notamment «Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas, afin de faire les miracles d’une seule chose». Cette formule résume bien la philosophie hermétique, dans son approche des mystères de la vie. Elle laisse entendre que le macrocosme, monde de l’infiniment grand, est le reflet du microcosme, monde de l’infiniment petit, et inversement. En vertu de ce principe, l’homme, qui appartient au mésencosme, c’est-à-dire au monde intermédiaire entre les deux infinis, peut et même doit les étudier en relation l’un avec l’autre, au moyen de la «loi des correspondances».
Et comme l’alchimie est indissociable de l’hermétisme. Dans l’absolu, elle est fondée sur l’idée que l’homme peut accélérer les processus de la nature pour transmuter des éléments la composants ; tout en étant une quête personnelle purement spirituelle.
Extrait d'un texte de Serge Toussaint