Le Kybalion affirme que « c’est de l’ancienne Egypte que nous viennent les enseignements ésotériques et occultes fondamentaux qui ont si puissamment influencé les philosophies de toutes races, nations et des peuples depuis des milliers d’années. »
Egypte des pyramides, berceau des Connaissances ou creuset ayant recueilli les fondamentaux de l’humanité ?... Nul ne peut l’affirmer.
Mais c’est en parcourant ces monuments multimillénaires, emporté dans la farandole étourdissante de ses hiéroglyphes aux sens infinis, car symboles de savoirs immémoriaux, que ceux qui ont suffisamment fait de place et silence en eux, peuvent recevoir la nourriture céleste, celle qui nourrit l’âme et nous invite à un en devenir hors de l’espace et du temps, hors des formes et des apparences, la réalisation de notre être premier, celui qui est Tout en Un, et Un dans le Tout.
Parmi les Grand Maîtres, Adeptes du Fondement et de la Lumière, il est un nom qui nous est arrivé aux travers des légendes et mythes de l’ère Ptoléméenne : Hermès Trismégiste, père de la Sagesse Occulte, fondateur de l’astrologie et de l’alchimie. Il porta le nom de Thoth, d’Hermès, dieux de la sagesse et de la connaissance. Et nous livra en mémoire le Corpus Hermeticum.
Ainsi est né l’hermétisme, secrets fermés pour certains, ou sagesse ineffable pour d’autres. Mais toujours quête d’essence et d’absolue pour le cherchant.
Et comme il est dangereux que des perles soient jetées aux pourceaux, ses mystères ne se dévoilent que peu à peu pour ceux qui savent où les chercher et après de longs et pénibles efforts.
Ce chemin nous est donné par cette formule bien connue :
Visita Interiora Terrae, Rectificando Invenies Occultam Lapidem »
ce qui peut nous dire : « Visite l’intérieur de la Terre, et en rectifiant tu trouveras la Pierre Occulte ».
Pierre des Philosophes, fidèles Adeptes de la Mère Nature, Gal portant en son sein le Gurh originel, libéré des obstacles faisant résistance à la Vraie Lumière, et dont, seul le dernier voile d’Isis nous permet de contempler. Allégorie ou réalité, il appartient à chacun de le découvrir, car la Vraie Transmutation Hermétique est un Art Mental, nous confie le Kybalion.
Etude sur la philosophie hermétique de l’ancienne Egypte et de l’ancienne Grèce, le Kybalion commence à nous révéler ces secrets par cette phrase, fondement de ces mystères :
« Les principes de la vérité sont au nombre de sept ; celui qui les connaît et qui les comprend possède la clef magique qui ouvrira toutes les Portes du Temple avant même de les toucher. »
Le premier principe ainsi révélé étant celui du Mentalisme :
« Le tout est esprit ; l’Univers est mental »
Affirmation sans équivoque ! Le Tout est esprit…
Notion indéfinissable, objet de toutes les théories, conjectures et spéculations. Efforts enfantins d’esprits mortels qui cherchent à définir l’Infini. Or définir, n’est il pas vouloir finir ce qui ne peut l’être ?
Ainsi peut-on se perdre dans le labyrinthe de nos pensées humaines et perdre toute raison.
Inutile de vouloir ramener cette notion à toutes considérations religieuses ou philosophiques car elle s’affranchi de tout dogme. Mais prenons la voie métaphysique, qui nous emmène en dehors des limites de l’ordinaire pour les régions de l’impensable.
Dans son essence le Tout est inconnaissable, telle est sa vraie Nature. Il est la Vérité Fondamentale, la Réalité Substantielle.
Donc, tout ce qui vie, né, dégénère et meurt n’en n’est pas. Car ceci est l’Univers qui nous entoure. Vérités qui nous paraissent palpables à nos sens et à notre mental, somme toute très limités. Et pourtant Tout est en Un et l’Un est dans le Tout…
Alors peut être que ce Tout, qui est Esprit, est l’Intelligence Vivante Infinie, l’Esprit qui est et qui demeure dans un immobile instant présent.
L’Esprit dépassant notre entendement car il est dans l’incréé, il nous est donc beaucoup plus facile de concevoir sa manifestation dans le créé : l’Univers.
Car, nous pouvons mentalement appréhender ce qui nous entoure que ce soit ici, dans l’infiniment petit, le microcosme, ou dans l’infiniment grand, le macrocosme.
Mais comme tout est issu du Tout ; la matière, les énergies, le mouvement, ne sont que des parcelles manifestées du Tout, d’où l’on peut considérer qu’il y a eu fractionnement, séparation, diabolum.
Et si le Tout est Esprit, alors il est à l’origine de l’animation de chaque vibration qui forme l’Univers. Ainsi l’Univers est ensemencé par l’Esprit du Tout fractionné, qui constitue alors le Mental de l’Univers. Plus simplement la division de l’Esprit devient l’âme du monde et de chacun des composants qu’il anime.
Alors, cette animation en mouvement, ce chaos des anciens va engendrer sa propre ombre : la matière.
Ce mot même de matière, défini la philosophie hermétique de ce monde, la conceptualisation ternaire : un tiers d’Ame (l’agitation), le soufre des alchimistes ; un tiers de Mental (manifestation dans le créé de l’Esprit), le mercure et un tiers de fixation de l’agitation, l’ombre portée (principe de Lucifer) le sel.
Mais réduire les manifestations de l’Esprit du Tout à notre Univers serait bien infantile et égocentrique. En effet le Tout crée dans son Esprit Infini des Univers sans nombre dont leur création, évolution, déclin et disparition sont moins long que le temps de le dire…
Si tout est issu du Tout, alors tout est dans le Tout, ainsi le deuxième principe du Kybalion nous est révélé :
« Ce qui est en Haut est comme ce qui est en Bas ; ce qui est en Bas est comme ce qui est en Haut. »
Et à partir de là nous pouvons dire que :
Le Tout est en tout !
Cela peut sembler pour le moins complexe à visualiser si c’est la première fois que vous vous confrontez à cette vérité, car il est vrai sans mensonge, certain et très vrai nous dit aussi la table d’émeraude. Alors schématisons cette vérité première, même si cela n’est qu’une ébauche bien sommaire par rapport à sa source :
Imaginons que le Tout est un point, nous avons beau zoomer sur ce point il n’en reste pas moins un point et il nous est impossible de lui définir une spécificité, forme ou autres notions qui sont si chères à notre mental.
Par ailleurs ce point étant le Tout, il n’y a rien d’autre que ce point. On peut dire que c’est avant le commencement. Dans la Kabbale il est nommé le Ein Soft, puisque le Ein n’est même pas le point. Le Zohar nous dit :
« Avant le Commencement, Son Nom était enfermé en Lui et Son Nom constituait un seul corps ».
Puis pour une raison qui nous est impossible à concevoir, ce point se met en mouvement. Alors étant encore dans l’incréé il est toujours un et partout à la fois.
C’est comme un nuage d’électron autour du noyau de l’atome, un et multiple. Cette animation première, ce verbe ou souffle premier est l’Esprit du Tout, et le Tout devient Esprit si l’on dé-zoome, car nous n’apercevons qu’un faisceau de probabilité du point, donc du Tout.
Ce tout qui s’est mis en mouvement c’est le premier monde de la Kabbale : Atziluth. Il nous est imperceptible, et pourtant il est bien le but de la quête.
L’agitation de ce point, fini par être si dense, qu’une ombre commence par se former à l’extérieur de lui même, ce que l’on peut rapprocher du Tsimtsoum, la contraction de Dieu. Cette ombre, première émanation de l’agitation du point, devient le premier état de l’Univers matériel, le Mental.
Ainsi va naître le premier monde dans le créé, soit le deuxième Monde Kabbalistique : Briah (ou Beriah suivant les auteurs); celui qui nous intéresse pour le travail à l’Art Royal, voie ultime de l’alchimie.
Nous pouvons rattacher à cette étape le symbole de l’Adam Kadmon, l’androgyne, celui qui est à l’image de Dieu, car il est seulement son reflet, l’ombre portée, l’en-vers...
Toujours dans le livre de la Splendeur il est énoncé :
« Il est évident que dans chaque parole gît un mystère profond et les mondes inférieurs et supérieurs sont pesés sur la même balance. Les anges envoyés sur la terre n’ont-ils pas dû prendre des vêtements humains, autrement ce monde n’aurait pas pu les recevoir ? ».
C’est à dire que tout ce qui vient d’en haut doit d’abord, pour devenir accessible, revêtir une enveloppe mortelle.
Puis, cette ombre va alors prendre conscience d’elle même, et commencer à interagir avec elle-même. Et le fractionnement va se faire de plus en plus, l’agitation va augmenter (comme l’expansion de notre Univers) et des énergies polarisées vont apparaître. Pour la nature humaine, il est facile de rapprocher cet état des émotions.
Cela correspond au troisième Monde : Yetzirah.
Enfin, ces énergies se fractionnant encore et encore, s’entrechoquant, et s’agglutinant, finissent par devenir si dense que la matière physique se forme. La fixation de ce qui était qu’une seule projection du Tout à l’origine. Et quelque soit son fragment, il fait bien parti du Tout. Le Tout lui étant cependant inaccessible.
Ce Monde est Assiah.
L’Homme, être éveillé autant que possible… réside dans les Mondes manifestés. Soit dans les trois derniers Monde de la Kabbale.
Le plus dense, son corps, le corpus.
Ses émotions et ses énergies correspondantes, ce qui l’anime, l’animus.
Et enfin la partie la plus subtile, son mental : le spiritus.
Comme disait Platon, auteur hermétique, comme l’était aussi Plotin, Pythagore et tant d’autres :
« Les maux du corps sont les mots de l'âme, ainsi on ne doit pas chercher à guérir le corps sans chercher à guérir l'âme. »
Il nous paraît donc bien évidant que nombre de nos maladies sont le fait de nos émotions. Ainsi le corps manifeste l’état d’être.
Donc le Monde inférieur s’adapte aux informations données par le Monde qui lui est directement supérieur.
En remontant le principe de la création par le même procédé, on peut affirmer que notre mental crée nos sentiments…
Et que notre mental est créé par quelque chose de plus subtile, émmation de l’incréé… Caché derrière la troisième porte, royaume d’Osiris, ou la lueur du delta, symbole de Chronos dévorant ses propres enfants… Définissant ainsi notre Univers.
Ainsi, il nous est possible de remonter à la source, ce qui se nomme le Tiqoun, reconstitution de l’homme primordial dans le Monde de l’Emanation.
« Le bien être du corps prépare au bien être de l’âme et le bien être de l’âme prépare à la perfection finale, qui est le but ultime de l’intention Divine, et c’est là, la compréhension du Nom. »
Nous dit Abraham Aboulafia, kabbaliste et grande figure du judaïsme médiéval.
Le grand principe du Mentalisme, établissant la nature Mentale de l’Univers, explique ainsi les divers phénomènes qui en découlent, qu’ils soient de nature mental, psychique ou physique et les liens intrinsèques qui les relient.
Malheureusement, tant que la science moderne ne s’intéressera qu’aux manifestations les plus tangibles, séparant les sphères les unes des autres, elle restera encore bien éloignée de la compréhension de notre Monde, et de l’Univers…
Mais sera révélé à l’Initié, qui n’agira plus au hasard, mais avec une grande sagesse et en pleine possession de ses capacités mentales de comprendre la vraie nature de la matière et des énergies, lui conférant le pouvoir d’ouvrir les 12 Portes du Temple.
Comme un des vieux Sage de l’Hermétisme disait :
« Celui qui comprend la vérité de la Nature de l’Univers est déjà bien avancé sur le Chemin de la Maitrise. »
Alors, peut être, que pour nous relier à l’Esprit du Tout, il nous suffit d’avoir Foi.
Car avoir foi : F.O.I.
Le F, le Feu créateur, principe masculin, connaissance de ce qui anime l’Univers, et ensemençant
Le O, l’Eau primordiale où baigne l’âme du Monde, principe féminin, libération des potentiels qui sont en nous, enfantant
Le I, Esprit issu du point, du Tout et qui descend en nous.
Mais n’oublions pas que :
« Les lèvres de la Sagesse sont closes, excepté aux oreilles de la Raison ».
Yann LERAY @ 2017