Là, au seuil de la vérité perçue, se respectent les gardiens rigides des dogmes établis, imposantes sentinelles de croyances longtemps moulées dans les cires de nos craintes et de nos espérances. Ces doctrines, échafaudées au fil des âges par des mains tremblantes d'humilité et d'audace, se dressent comme des phares dans le tumulte incessant de nos quêtes spirituelles. Elles nous guident, éclairent nos pas avec la lumière empruntée du soleil et des étoiles, reflets fragmentés d'une sagesse plus ancienne et plus vaste que les précieux eux-mêmes.
Pourtant, dans chaque croyance, dans chaque dogme, réside une étincelle du divin, un souffle d'infini qui, malgré son emprisonnement dans les chaînes des mots et des rites, cherche à s'élever au-delà des limites humaines. Car ce que nous percevons comme des vérités immuables n'est souvent que l'ombre portée de nos propres limites, l'écho de nos doutes et de nos peurs dans le silence de l'univers. Ces vérités, si solidement ancrées dans le sol de notre condition mortelle, sont autant de fenêtres à travers lesquelles nous apercevons, sans jamais pleinement embrasser, la lumière ineffable du trésor caché : le très-or, le divin.
Derrière chaque dogme, derrière chaque régulation doctrinale, se cache ce trésor, non pas enfermé dans les coffres de nos temples et de nos églises, mais disséminé dans le souffle du vent, dans le frémissement des feuilles, dans le murmure des océans et dans le silence profond de notre propre âme. Ce trésor ne demande pas à être compris - car comprendre, c'est souvent réduire l'infini à l'entendement, c'est circonscrire l'illimité, c'est imposer notre humanité à ce qui est par essence au-delà de tout ce qui est manifesté.
Vivre le divin en son âme et en son corps, voilà l'invitation mystique. Il ne s'agit pas d'assimiler ou de dominer par la pensée, mais de s'abandonner avec la totalité de notre être à l'expérience directe de cette présence qui transcende et infuse toute existence. Cela ne se fait pas par la conquête intellectuelle, mais par une ouverture du cœur, par une écoute silencieuse de l'espace sacré en nous où la voix du Tout peut enfin murmurer sans être interrompue par le bruit de nos désirs et de nos peurs.
Il est alors temps de transcender ces dogmes, non pas en les rejetant avec mépris, mais en les dépassant avec respect et gratitude. Car chaque chemin de foi est une trace, un sentier qui a mené d'innombrables pèlerins à la lisière de l'ineffable, même si aucun chemin ne peut contenir toute la vérité de ce qui est sans forme et sans nom.
Ainsi, levons-nous, âmes vagabondes et éternels chercheurs, pour répondre à l'appel de cette voie mystique et merveilleuse. Engageons-nous avec audace dans cette danse avec l'infini, où chaque pas est à la fois un adieu aux certitudes d'hier et une embrassade du mystère de demain. Là, libérés de la lourdeur des doctrines, nous pouvons vivre, dans la pleine expression véritable de notre être, l'union avec le divin. C'est dans cet engagement total, cette danse sacrée avec la vie, que le trésor se révèle non seulement en nous mais comme nous, éclatant dans toute sa splendeur éternelle.
Yann LERAY @ 2024