Décrite dans le livre Chymie de M. Lemery, revue et corrigée par M. Baron, édition de 1757 page 90.
Extrait du Dictionnaire raisonné de la physique par M. Brisson :
Prenez une once d’argent, faites la dissoudre dans deux ou trois onces d’esprit de nitre ; puis évaporez votre dissolution au feu de sable jusqu’à consomption d’environ la moitié de l’humidité (cette évaporation est, selon M. Baron, une peine en pure perte, puisqu’il est nécessaire de noyer ensuite la dissolution dans cinq fois son poids en eau). Versez ce qui restera dans un matras, où vous aurez mis vingt onces d’eau commune bien claire ; ajoutez deux onces de vif argent ; posez votre matras sur un petit rondeau de paille et laissez en repos quarante jours. Vous verrez pendant ce temps là, qu’il se formera une manière d’arbre avec des branches et des petites boules au bout, ce qui représente des fruits.
M. Lemery, dans l’endroit cité ci-dessus, donne encore, mais d’après M. Homberg, une façon de faire un autre arbre de Diane et cela sans mercure. Mettez dissoudre dit-il une once d’argent de coupelle avec trois onces d’eau forte dans une fiole, ou dans un petit matras ; placez le vaisseau sur le sable et par un feu modéré, faites évaporer environ la moitié de l’humidité, puis y ajouter trois onces de bon vinaigre distillé, un peu chauffé ; remuez le mélange et mettez votre matras en quelque lieu pour l’y laisser en repos pendant environ un mois ; il s’y formera un arbrisseau, qui aura la figure d’un sapin, dont le haut ira jusqu’à la superficie de la liqueur.
Ces deux opérations ne font autre chose qu’une cristallisation, dont la première de l’argent et du mercure pénétrés par l’esprit de nitre ; et la seconde, de l’argent seulement pénétré par les acides de l’eau forte et du vinaigre. Cette dernière ne conserve pas la couleur et le brillant de l’argent, mais elle est blanche et transparente comme un véritable sel.
M. Lemery exige quarante jours pour la première opération, et un mois pour la seconde ; mais M. Homberg (Mémoires de l’Académie des Sciences, Tome X, page 172), donne un procédé, par lequel on parvient à faire l’Arbre de Diane en un quart d’heure. Prenez, dit-il quatre gros d’argent fin en limaille ; faites en un amalgame à froid, avec deux gros de mercure : dissolvez cet amalgame en quatre once d’eau forte ; versez cette dissolution en trois demi-septiers, (c’est à dire, trois livre) d’eau commune ; battez les un peu ensemble pour mêler et gardez les dans une fiole bien bouché. Quand vous voudrez vous en servir, prenez en une once ou environ et mettez la dans une petite fiole ; mettez dans la même fiole, la grosseur d’un petit poids d’amalgame ordinaire, d’or ou d’argent, qui soit maniable comme du beurre et laissez la fiole en repos deux ou trois minutes de temps ; aussitôt après vous verrez sortir de petits filaments perpendiculaires de la petite boule d’amalgame, qui s’augmenteront à vue d’oeil, jetteront des branches à côté et formeront en petits arbrisseaux. La petite boule d’amalgame se durcira et deviendra d’un blanc terne ; mais le petit arbrisseau aura une véritable couleur d’argent luisant. Toute cette opération s’achèvera dans un quart d’heure. La liqueur qui aura servit une fois pour cette opération ne pourra pas servir pour une seconde....
M. Homberg, dans l’endroit cité, page 174, donne encore une nouvelle façon de s’y prendre pour faire l’Arbre de Diane. Prenez, dit-il, quatre onces de petits cailloux blanc et transparents qui se trouvent parmi le sable dur le bord d’une rivière ; rougissez les dans un creuset et les éteignez dans l’eau froide deux ou trois fois ; pilez les fort menu et les mêler exactement avec douze onces de sel de tartre ; fondez les à grand feu et laisser refroidir ; vous aurez une masse vitrifiée, laquelle étant pillé et mis en cave sur une table de marbre penchée, s’y dissoudra en huile par défaillance. Conservez la bien claire dans une fiole ; puis prenez de quel métal vous voudrez ; dissolvez le dans de l’eau forte ou de l’eau régale et évaporez le dissolvant jusqu’au sec ; il restera une masse grise, verte ou brune, selon le métal. Lorsque vous voudrez voir la végétation, prenez de cette masse un morceau de la grosseur d’environ un pois et mettez le dans cette liqueur. Trois ou quatre minutes après vous verrez sortir de ce morceau une corne de la grosseur d’un petit brin de paille, laquelle s’élèvera peu à peu, sanas grossir d’avantage et jettera de côté une ou deux branches, qui seront terminées, aussi bien que le tronc, par une petite bulle d’air.
En chimie, une végétation métallique est un type de dendrite qui apparaît lors de certaines réactions chimiques. Les végétations métalliques peuvent présenter des formes analogues à celles des dendrites de solidification, dues quant à elles à un effet purement physique. Les végétations métalliques apparaissent notamment lors de réactions d’oxydo-réduction en solution aqueuse. Le nom d’arbre ou d’arbrisseau leur est souvent attribué.
Certaines végétations métalliques possèdent un nom particulier, en fonction du métal formant la végétation. Ce nom fut tiré de la terminologie de l’alchimie, discipline dans laquelle des personnages de la mythologie romaine étaient associées aux métaux.
Arbre de Diane ou Arbre philosophique, végétation d’argent. Une solution est produite par action de l’acide nitrique sur de l’argent métallique. La végétation apparaît après introduction d’une goutte de mercure.
Yann LERAY @ 2017
Exemple d'une autre végétation : Arbre de Saturne à base de plomb :