La Terre, Cœur d’Amour
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Un regard sur la sagesse du Vivant
Au commencement, il n’y avait ni forme, ni temps, ni lieu ; seulement l’Infini silencieux, le Tout, qui rêvait le monde dans l’écrin de son propre mystère.
Puis, du sein de l’Absolu, jaillit un premier frémissement : le Souffle. Un Verbe sans mot, une vibration pure, un chant sans son…
Et ce Souffle porta l’Aor, l’Amour-Lumière, qui se déploya comme une spirale d’étoiles en devenir.
La vibration devint onde, l’onde devint densité, et la densité devint matière.
Alors, dans ce grand théâtre des sphères, une forme particulière, unie dans son équilibre d’eau, de feu, d’air et de pierre, prit naissance comme un fruit sacré au cœur de l’espace : la Terre.
Un joyau bleu suspendu dans l’immensité, miroir du Ciel, temple de l’Âme, sanctuaire où la Conscience pourrait s’incarner et se souvenir d’Elle-même.
Mais la Terre n’est pas un simple amas de roches et d’eaux. Elle est un Être, un Cœur cosmique battant au rythme de l’Amour primordial.
Dans toutes les traditions anciennes, elle est reconnue comme une Mère :
Pachamama chez les peuples andins, Gaïa pour les Anciens Grecs, la Déesse Verte dans la Chine taoïste, ou encore la Shekinah, immanente et féminine, dans la tradition kabbalistique. Et dans les profondeurs du chamanisme, elle est l’Être fondamental, la Base, la Racine qui soutient toute Vie.
Car dans le regard chamanique, tout est vivant. Les pierres ont une mémoire. Les arbres parlent à qui sait écouter. Le vent murmure des sagesses, et les animaux sont les messagers des autres mondes.
Mais de tous les royaumes, c’est la Terre elle-même qui incarne la plus puissante Présence :
Elle est la première initiatrice.
Elle enseigne le silence.
Elle enseigne la patience.
Elle enseigne l’accueil.
Dans la Kabbale, on dit que tout ce qui est manifesté est traversé d’Aor, la Lumière primordiale, émanation du Ein Sof.
Ce rayonnement d’Amour-Conscience, parfois voilé par les formes, circule pourtant en chaque chose. La pierre, la racine, la pluie, le feu, la boue… tout est tissé de cette particule divine.
Et la Terre, ce vaste corps de silence et de fécondité, en est l’expression la plus dense et la plus proche. Elle est la plus grande source d’amour inconditionnel directement accessible à l’homme. Non pas un amour qui s’exprime par des mots, mais un amour qui porte, qui contient, qui endure sans condition.
Il est un acte simple, humble, mais d’une puissance ineffable : l’ancrage.
S’asseoir.
Sentir ses pieds sur la Terre.
Respirer profondément.
Laisser son souffle descendre.
Puis laisser s'étendre les racines de son être.
Et là, dans le silence, s’ouvrir à l’étreinte de la Terre.
L’ancrage n’est pas un exercice de relaxation.
C’est un rituel sacré.
Un retour à la Matrice.
Une offrande de notre présence à Celle qui nous porte.
Plus l’ancrage est profond, plus la coupe de notre cœur se vide de ses illusions. Et alors… elle peut être remplie.
Remplie de l’élixir invisible de la paix, de cette confiance organique que tout a un sens, et de cette joie douce de se sentir à sa place, ici et maintenant.
Dans la Tradition Hermétique, il est dit que l’homme est un microcosme à l’image du macrocosme.
Or, la Terre est le Temple, et nous sommes les prêtres en devenir qui l’habitons.
Mais pour entendre les chants secrets de ses cavernes, pour dialoguer avec ses esprits, pour recevoir les visions qu’elle peut offrir, il faut déposer nos armes, et redevenir enfants du Mystère.
Ainsi, en s’ancrant à elle, on s’enracine aussi en soi-même.
On relie les trois règnes : minéral, végétal, animal, dans l’unité de notre propre être.
Et l’on devient un canal clair entre le Ciel et la Terre, une coupe ouverte, un cœur prêt à recevoir les cadeaux de l’Univers.
Il est une sagesse oubliée que les anciens portaient dans leurs os :
La Terre est vivante, consciente, et aimante. Elle n’est pas une ressource à exploiter, mais une Présence à honorer.
Et si l’humanité est en dérive, peut-être est-ce parce qu’elle a coupé ses racines.
Mais il suffit d’un souffle, d’un silence, d’un instant d’humilité… pour que tout change.
Alors, pose les genoux à terre, sens le battement sourd dans le sol, et souviens-toi :
La plus grande sagesse est à quelques centimètres sous tes pieds.
Yann LERAY @ 2025